CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

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UN DÉBAT EMPOISONNÉ A L’ASSEMBLÉE NATIONALE – CE QUE JE CROIS…

8 octobre, 2024 (17:57) | Non classé

UN DÉBAT EMPOISONNÉ

« ANTISÉMITISME-ANTISIONISME »

« Le rabbin Arik Ascherman né aux États-Unis et résidant en Israël depuis 1994 évoque la situation au regard de sa foi et de son engagement comme militant des droits humains opposé depuis des décennies à l’occupation de la Cisjordanie. »

Source : l’Humanité. (novembre 2023)

Chers Lecteurs,

L’Assemblée Nationale change ses couleurs, ses nuances et, le ton de ses participants, elle nous offre une palette des plus variées et parmi les figures et leurs expressions politiques de cet après-midi le ton a été profondément moralisateur.

La semaine dernière l’esprit était œcuménique, une véritable messe apaisante pour enrober les mesures de misère accrue pour les pauvres, et l’homélie avait le rôle de nous convaincre que nous devons payer les folies dépensières du gouvernement, il ne leur manquait que passer à la communion, pour faire preuve d’adhésion religieuse aux ministres.

Mais cet après-midi, le ton a changé, nous avons assisté au réquisitoire contre des partis aux accents gauchistes et antisémites, cela je pense qu’il faudrait le prouver.

Moi, je les nommerai de gauche, sans concessions et profondément anti-sionistes, la dénomination « antisioniste » comme dérive politique d’extrême droite et raciste qui exécute le génocide palestinien.

Les ministres se lancent aux accusations dangereuses, me semble-t-il.

Ce ton accusatoire est disproportionné, il a été très vif et prenant un caractère juridique ; un avertissement national fut donné, surtout à l’approche des festivités d’une communauté victime et persécutée.

Ceci, nous le connaissons déjà, je n’ai rien à dire.

Je ne parle que de ce que je connais, quand une matière n’est pas de ma compétence, je le dis sans aucun interdit, ceci n’est que de l’honnêteté intellectuelle.

Ce type des mesures d’ordre sécuritaire n’est pas de ma compétence, la France sait parfaitement se défendre contre le terrorisme, que pourrions-nous y ajouter ?

Ce qui est de ma compétence et qui a retenu toute mon attention est la réponse qui a donné le ministre de l’Intérieur à un député ; il s’écria contre les « gauchistes » qui ont transformé l’antisémitisme en antisionisme ».

Ce qui m’a laissé sans voix est sa furie et la tonalité agressive de son avertissement par le moyen d’une citation du philosophe moraliste Vladimir Jankélévitch.

Quand on sort une citation, pour le public qui n’est pas expert en ces matières, d’une spécialisation des plus exquises, je doute fort que ses collègues ministres soient des lecteurs de Jankélévitch ! Et s’il est si bon lecteur comme il l’a dit lors d’un entretien télévisé, et s’il veut faire sa « pédagogie » devant l’Assemblée Nationale, en tant que citoyenne française et de profession professeur, (personne ne m’enlèvera ni ma formation ni mon expérience) , j’aurais voulu d’une part qu’il le fasse avec tempérance, pour plus furieux qu’il soit contre les « injustices antisémites », et d’autre part, j’aurais souhaité, qu’il nous dise un peu plus sur la citation de Jankélévitch.

Il se dit un grand lecteur, moi qui suis une vieille lectrice de Jankélévitch, je suis curieuse de savoir où est-ce qu’il a trouvé cette citation.

Parmi ses œuvres de philosophie, j’en doute, il est fort probable que cette phrase contre l’antisémitisme, Jankélévitch l’ait dite au cours des entretiens… Lequel ?

Je suis d’une excellente mémoire, et je me rappelle parfaitement bien qu’il a dit que le peuple juif a été toujours accusé de « déicide ». J’ai gardé l’entretien, dès que je le trouverai, je vous le montrerai, il est bien gardé parmi mes dossiers. L’obligation la plus fondamentale d’un professeur, est de signaler sa source dès qu’il fait appel aux citations.

Ceci dit, le conseil du Vatican II (1962-1965) a rompu solennellement avec la vieille accusation de « peuple déicide » et a effacé l’ancienne catégorie de et a effacé pareillement le vocable de « perfidie », pour ceux qui ne sont pas catholiques, ou qui ne savent rien de connaissances religieuses, l’information est donnée.

Un ton tempéré aurait été souhaitable, pour accentuer un propos, à l’aide d’une citation de Jankélévitch, qui fut un penseur d’une modestie et tempérance exemplaires.

Concernant le supposé lien qu’il aurait pu faire entre « antisémitisme » et « antisionisme », je suis très étonnée qu’il puisse avoir dit ça ; il fut destitué de son poste universitaire pendant l’Occupation ; il s’est battu en France et il a fait de la résistance, et nuance, il n’est pas fui ver Israël.

Nous n’avons pas le droit d’utiliser la pensée de Vladimir Jankélévitch en prenant comme exemple ses citations qui datent de plus de trente années auparavant. Personne n’a le droit d’avancer des conjectures et préjuger ce qu’il aurait pensé de cette guerre.

Pour ma part, je ne crois qu’il soit bienvenu d’accuser quiconque condamne la politique du « peuple élu » et qu’il soit désigné automatiquement comme coupable antisémitisme, c’est une accusation gravissime aux conséquences désastreuses pour l’accusé à tort, parce que l’antisémitisme est un délit condamné par la loi, et l’antisionisme ne l’est point.

Donc attention d’adhérer à la tendance actuelle et d’outrepasser le droit à des fins de politique de bas-fonds qui devient une habitude bien peu élégante de nos jours.

Je m’oppose de manière la plus forte au génocide de Palestiniens et à l’occupation en Cisjordanie, et je me place au même rang que des grands penseurs sur « la question palestinienne » ; alors si certaines ministres veulent faire de la France une dictature calquée de ses collègues israéliens en place, vous pouvez rédiger une nouvelle loi, pour nous mettre tous en prison comme les extrémistes du Likoud ont mis en prison le Rabbin Arik Ascherman, mais, je vous conseille bien vivement, de prendre vos dispositions avant de rédiger et de faire voter la loi ; s’il vous plaît, construisez des prisons, car, à ce rythme-là, il y aura du monde à emprisonner Monsieur le ministre.

Carmen Florence Gazmuri Cherniak

 

 

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