CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

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MÉMOIRES : MA VIE LITTÉRATURISÉE DU CHILI A LA FRANCE. CHAPITRE LES J.O. CE JEUDI 18 JUILLET 2024

21 juillet, 2024 (13:29) | Non classé

MÉMOIRES

Ma vie littératurisée du Chili à la France

LES J. O. CE JEUDI 18 JUILLET 2024

George Steiner a dit ceci : « si vous donnez à choisir à l’humanité entre une partita de Bach et le football, la majorité vous répondra, le football. »

Ce jeudi 18 dernier, je me suis vue plus que jamais emprisonnée dans cette nouvelle version de l’innommable, l’imbécilité politique à son état pur.

« ILS » ont donné l’ordre intempestif, à 16.30 de l’après-midi, de stopper le trafic de tout le réseau de bus parisien.

Je voyage très souvent entre ma banlieue criminelle et Paris, ma ville d’adoption et d’attache. Où je survis il n’y a rien que les petits commerces pour acheter à manger, et même pour cela il faut attendre un bus qui ne respecte pas les horaires pour aller du confins de la ville au CENTRE-VILLE qui déploie ses petits commerces en 10 M2, l’absurde le plus total pour quelqu’un qui n’a pas de voiture.

Enfin, pour résumer et revenir au sujet, sans didascalies, quand bien même indispensables, je vous disais que je voyage, car c’est un véritable « voyage » entre cette banlieue détestable et mon Paris.

L’aller-retour entre les attentes des bus et l’arrivée à la gare Saint-Lazare pour après prendre un autre bus qui m’amène vers le quartier latin ou le 13ème arrondissement où j’ai vécu 9 années, et où j’ai à faire, les quatre heures de déplacement sont largement dépassées, j’arriverai plutôt en Bretagne !

L’ITINÉRAIRE

Ce jeudi dernier, ce fut la catastrophe.

Non, c’est incontestable, je ne suis pas la grande pianiste qui a publié sur X son « périple » d’avoir été contrainte à sortir de sa voiture, le trafic interrompu par la police, elle qui était habillée en robe de gala a dû chausser des baskets et emprunter à pied le trajet pour arriver à sa salle de concert.

Ma tragédie me concerne depuis ma situation de française sans voiture et obligée à me déplacer uniquement par le réseau de bus parisien.

Et, je dois vous raconter en détail mon chemin de croix ce jeudi-là.

Une fois mes affaires de matériel de peinture et photocopies terminé à Saint-Germain-des-Près, je vais à pied au Jardin de Luxembourg, où « ILS » ont installé, jusqu’à la mi-septembre, l’arrêt de mon bus 27 qui m’emmène au 13ᵉ.

AVANT cette malédiction des J. O. je prenais le 27 tranquillement en sortant de la gare Saint-Lazare.

Cet arrêt de terminus fut SUPPRIMÉ et le crétinisme des dirigeants a décidé que pendant toute la période des J.O. il faut aller à la station LUXEMBOURG pour le prendre.

Alors, de la gare Saint-Lazare, il faut donc marcher jusqu’à Opéra pour prendre un bus vers Luxembourg.

Sauf qu’e maintenant, il a été aussi « supprimé ».

Une fois dans le 27, je descends Place d’Italie.

J’ai fini mes affaires vers 16 h.

Je reprends le 27 de retour Place d’Italie, pour me rendre à la gare Saint-Lazare et prendre mon train vers cette banlieue, MAIS, une fois arrivé »s au Luxembourg, chauffeur reçoit un appel du « RÉGULATEUR » qui lui donne l’ordre d’évacuer les passagers et signaler un arrêt définitif et total, nous avons dû descendre.

Je demande au conducteur :

Moi : Monsieur, s’il vous plaît, dites-moi, comment dois-je faire pour arriver à la Est-ce- qu’ils ont mis un bus de substitution ?

Parce que je fais presque tous les jours le même trajet, de la gare Saint-Lazare vers Montparnasse, je prends le 95 ou bien le 27…

Le chauffeur : aucune idée Madame, je n’étais même pas prévenu.

No, il n’y a aucun bus de substitution, en fait les bus sont à l’arrêt définitif pendant toute la période des J.O.

Moi : Très bien, génial, et comme dois-je faire ?

Me Conducteur : « Prenez un taxi madame ou allez à pied. »

J’appris que devant le crétinisme, il ne faut pas répondre, plus jamais.

Alors, rentrer chez moi, c’était une question de survie.

Je ne peux pas marcher 3.433 Km à pied.

Il faisait 33 degrés de température. Un chariot qui pèse 8 kilos.

Avec les courses, j’avais à traîner 25 K.

J’étais chaussée avec des socquettes en coton et des lourdes baskets prévues pour la marche, mais pas pour faire le marathon de ce kilométrage, non, ce n’est pas prévu dans mon cas particulier, plutôt, il m’est hautement déconseillé, surtout que je n’ai rien du sportive, je n’ai jamais fait du sport, et je le déteste de toutes mes forces.

La Grèce antique, je la connais et je l’aime, mais pour son art, no pour son héritage des jeux olympiques !

Alors, je commence mon périple, j’observe une longue allée des touristes qui marche comme moi vers la fin du boulevard saint-Michel.

Une fois traversé le boulevard saint-Germain, j’arrive enfin et je projette prendre la descente du quai pour arriver plus vite à Opéra, en arrivant au Louvre, chemin que je connais par cœur, mais la route est bloquée par des grillages et la police surveille chaque coin de rue.

Je vois des policiers de partout, je m’aventure à poser encore la même question, j’étais vraiment très fatiguée et le pire, j’étais très angoissée de la route qui me manquait encore à faire !

Arrivée devant un autre groupe des policiers, j’eus droit encore à un dialogue des plus recherchés !

Moi : Monsieur, s’ils vous plâit, il n’y aura plus tard, aucun bus qui m’emmène à la gare Saint-Lazare ?

Le Policier : Non Madame, il n’y aura plus de réseau de bus sur Paris et jusqu’à la fin de J.O.

Mes argumentations le laissent indifférent.

Le policier : Je suis désolé pour vous, ou bien, vous prenez un taxi ou bien, vous y allez à pied.

Alors, le quai Saint-Michel est entièrement bloqué avec des grilles.

Le quai des Orfèvres pareillement.

Ces deux chemins m’auraient permis d’arriver plus vite à Opéra.

Je voulais emprunter la route vers Châtelet, mais elle est aussi bloquée.

Le Palais de Justice bien protégé, bien sûr. La Justice oblige.

Je pense aussi qu’il n’y a plus de justice en France.

Les seuls qui aient le droit de passer sont les touristes avec un billet pour le Théâtre de la ville.

La police m’exige à prendre un trottoir non protégé, et pour l’emprunter avec mon très lourd charriot et chose inimaginable, en CONTRESENS sur le passage des vélos pour arriver toujours en contre-sens vers Notre-Dame, alors en prenant cette voie, le chemin vers l’avenue de l’Opéra est double.

Les femmes au vélo commencent à me crier, une me crie : IDIOTE !

Comme si j’y allais de mon gré, ensuite je leur crie en répondant :

Mais, idiote vous ! Que vous ne voyez pas que c’est l’ordre de la police !

Des grilles, des voitures de police sont déployées tout au long du chemin.

J’arrive devant Notre Dame, là la police nous donne des ordres pour notre itinéraire !

Je dois prendre la rue du côté de l’Hôtel Dieu, en file indienne, sous le soleil de plomb, j’arrive enfin rue de Rivoli.

Là-bas encore un barrage, il nous a fallu faire un détour plus long, pour ENFIN arriver avenue de l’Opéra et continuer vers la gare Saint-Lazare.

Je me suis dit, j’arriverai dans deux heures chez moi, avec des ampoules aux pieds et décidée à rester cloitrée jusqu’à la mi-septembre.

Je leur ai dit clairement ceci :

MESSIEURS

Je ne suis pas touriste, je suis française et les autorités me privent de ma liberté de circuler sur Paris, ceci est une atteinte gravissime à ma personne, c’est un délit.

Pendant que je marchais, j’eus vraiment très peur pour ma survie.

Depuis 1980, date de mon arrivée en France, JAMAIS, je n’ai été obligée à réaliser une épreuve de circulation citadine qui mettait en péril ma vie ; même pas par période de grève de transports.

Essayez de traverser Paris, entre Luxembourg et la gare Saint-Lazare à pied par une chaleur torride, avec un chariot lourd rempli des courses.

Si vous avez vingt ans peut-être, mais j’en ai 70 !

Et je n’ai pas à leur donner plus d’explications supplémentaires.

« PRENEZ UN TAXI »

C’est la réponse des crétins !

Vous pouvez aimer le sport et célébrer tous les événements à votre guise, mais sans priver aux citoyens de la libre circulation pendant un mois et demi, et nous obliger, comme cet après-midi, à faire des choses extraordinaires qui peuvent porter atteinte à notre santé.

Par fortune, je n’ai pas eu de problème grave.

Une fois arrivée à la Gare, dans un état indescriptible, je vais consulter à ma pharmacie, pour savoir si pendant la nuit quelque chose de grave pourrait m’arriver , par cause de tout cet effort.

Ma pharmacienne m’assure que non, que c’est plutôt l’angoisse qui pourrait me faire du mal.

J’ai pris un Doliprane avant de  commencer le nouveau trajet, et enfin, j’ai pu prendre le train de retour.

L’imbécilité et le crétinisme politique au superlatif est un fait irrémédiable en France.

La vérité qu’en supprimant de manière abrupte le réseau de bus Parisien, le résultat a été un acte criminel.

J’aurais pu mourir au cours de route.

Je suis arrivée chez moi vers 21 heures.

Un retour indicible qu’aucune femme de mon âge ne devrait être obligée à expérimenter.

Carmen Florence Gazmuri Cherniak.

 

 

 

 

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