ESSAI LA MORT EN FRANCE: POLITIQUE FUNÉRAIRE DE LA TERREUR / EDITION BILINGUE
ESSAI LA MORT EN FRANCE POLITIQUE FUNERAIRE DE LA TERREUR
PRÉFACE
« Les hommes de Néanderthal n’étaient pas les brutes que l’on a dit. Ils ont donné des sépultures à leurs morts »
Eugène Pittard
Histoire des premiers hommes
Les études analytiques de tout genre sur la mort que l’on trouve çà et là, peuvent avoir comme source de motivation une variété infinie.
Soit que l’on soulève des problèmes sociétales d’actualité, soit que l’on analyse les plus riches textes littéraires abordant des sujets controversés avec des commentaires sur les commentaires développés à l’infini, ils sont la plupart du temps respectueux de toutes les normes académiques, l’on se demande bien à quoi nous servirait-il ce type de critique délavée, ternie par des esprits condescendants, qui prônent une conduite plate parce qu’il faut « être mesuré » or, bon nombre d’écrits critiques ne sont que des études « grisâtres » qu’une fois publiés deviendront poussiéreux, personne ne les lira. Ces études critiques n’ont pas d’avenir ni ne servent personne, ils ne contribuent en rien à opérer des changements au sein de la cité, au sein de tous les esprits combatifs qui sont privés de leur droit à la parole, ces écrites tempérés ne pourront jamais vous servir d’avertissement, ni troubleront jamais d’inquiétude votre sommeil.
Ces pensées sereines et tempérées sont toujours le fruit des années de recherche et de pratiques liées à la profession de chercheur ou de Professeur, toujours encadrés dans la scolastique, ce dont je tiens à développer dans cet essai, est essentiellement une question politique, mais pas partisane, si l’on l’assume comme une autre chose bien différente que les exposés mesurés et les conclusions éloignées de toute polémique dérangeante, afin d’éviter les frictions inutiles qu’en fin de compte ne veulent que diluer les esprits dans un consensus apaisant.
Ma critique sur le sujet de la mort en France et la sauvagerie qui s’est installée comme loi funéraire imposée de force à tous les citoyens français, est la critique qui nait d’une révolte face aux situations inextricables où, pour plus que l’intelligence essaie de trouver une issue, la réalité donne la réponse d’une aporie insurmontable.
Il n’y a que deux solutions ou bien le renoncement ou bien la confrontation frontale avec le problème, et en acceptant tragiquement, le fait inéluctable de se voir obligé à devenir et rester un être tragique, sans se libérer de la situation « agónica », pour emprunter un vocable de Don Miguel de Unamuno, mais en l’exposant, en le partageant et le plus important, en essayant de rendre sensible à tous cette réalité qui touche toute la Nation et que par inconscience, peur ou un abyssal équivoque de ce dont je vous parlerai dans ce petit livre, elle passe sous silence…Le sujet de la mort, de nos morts, je le résume en l’appel que je fais pour que les lois funéraires changent en leur faveur et pareillement en faveur de leurs familles survivantes,.
Je vous laisse cet essai pour alerter sur le sort insoutenable qu’on a imposé à nos morts en France, il devra obligatoirement, je l’espère, vous faire réfléchir.
RÉFLEXIONS SUR LA MORT
Penser la mort est impossible, toute réflexion qui pourrait « nous préparer » est de tout point de vue un artifice volontaire, se prêter consciemment à une espèce d’acceptation raisonnée de ce scandale, le scandale absolu. La pensée humaine le refuse, s’oppose de manière endémique à devenir « raisonnable » et fort, imaginer la perte d’un être cher est une souffrance indicible qui ne peut pas se préparer. La coutume très moderne de « préparer ses obsèques » en est la preuve d’un changement de position existentielle face à la mort, mais, même cette préparation qui paraît si intelligente, faite par des êtres bien-pensants, n’est qu’une coutume citoyenne qui prend les allures de la préparation des annuités de retraite, l’on prépare son départ à la retraite et c’est pareillement qu’à présent les gens disent préparer d’avance leurs funérailles pour éviter à leur descendance de se préoccuper pour eux le jour de leur mort.
Dans notre amour de la vie la pensée de la mort de nos êtres chers et, aussi de notre propre disparition que nous la savons imminente et irrévocable, reste entre parenthèse, suspendue et volontairement mise en retrait. Notre survie, en dépend.
« […] le fait d’adhérer à l’activité vitale élimine toute pensée de mort, et la vie humaine comporte une part énorme d’insouciance à la mort. ; la mort est souvent absente du champ de la conscience, qui, en adhérant au présent, refoule ce qui n’est pas le présent. […] la participation à la vie simplement vécue implique en elle-même une cécité à la mort. » Edgard Morin, L’Homme et la mort, P 74.
Oui, parce que sans espoir : « Comment pourrions-nous patienter » nous dit Georges Steiner ?
[…]
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