CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

SITE LITTERAIRE ET DE CRITIQUE SOCIETALE-ARTISTE PEINTRE ET POETE-ECRIVAIN

Skip to: Content | Sidebar | Footer


Prendre contact avec Carmen Gazmuri-Cherniak au travers
du formulaire de contact du site.

DECRÉPITUDE

29 janvier, 2025 (07:50) | Non classé

 

DECRÉPITUDE

 

LA MORT EN FRANCE: POLITIQUE FUNÉRAIRE DE LA TERREUR

VOLUME III ET DERNIER

Chapitre II

Le mercredi 29 février 2025

 

 

Je me suis réveillée vers 4h du matin, j’avais éteint la lumière à minuit. C’est la faim qui me réveilla et il m’est fut impossible de me forcer à dormir plus. Si l’on n’a pas de sommeil on ne peut pas se forcer, c’est une évidence.
Après ma douche, je me suis dirigée vers une cuisine vide.

Par réflexe j’ai ouvert le frigo. Il y restait un œuf. Il faut le garder et bien le surveiller, il sera ma seule nourriture avec un bol de riz à 19h.
C’est un trésor à bien garder, pour rien au monde je ne cèderai à la tentation de le manger à midi !

Rien d’autre ne m’est permis dans mon programme funéraire.

Il y a aussi ma carafe d’eau où je mets de l’eau préalablement bouillie car l’eau dans cette commune est loin d’être « potable », les études scientifiques ont dit que l’eau des Yvelines est pleine de produits cancérigènes, de métaux et je sais que le fait de la bouillir ne va rien effacer, les particules de métaux sont indestructibles, mais au moins ce qui donne des infections est bien mort. Après je lui verse un peu de sirop de grenadine à zéro sucres et l’eau devient buvable du contraire je ne bois jamais de l’eau si je ne la reconditionne de cette manière.
Bon, je me suis résignée à prendre mes deux petites tasses de café et deux minuscules gaufrettes que je fais avec 50 gr. de quaker. C’est déjà ça pour tout ma journée.

J’ai allumé la télé, la chaîne Arte finissait un reportage sur une famille pauvre de Roumanie qui recevait la visite d’une « assistante sociale » qui leur prévenait qu’ils devaient partir, elle critiqua la saleté de la maison, d’être sales et de ne jamais prendre soin de leurs enfants qui étaient tous sales sans aller à l’école et qu’ils seraient délogés vers un logement social, et quand j’ai vu le « logement social transitoire »que l’Etat leur avait donné, je l’ai aussitôt comparé à celui où je vis, il est exactement comme ceux qui loue VILOGIA, exactement pareil, totalement délabré, sale et ces voleurs se permettent de facturer ces factures immondes !

J’ai commis la stupidité grandiose de venir m’installer en France, motivée uniquement pour la peinture, j’avais comme seul bagage intellectuel une fausse idée livresque de la France, j’étais nourrie d’idées malruciennes,mon effroi ne pouvait que s’agrandir au fur et à mesure que j’avançais en essayant de m’insérer. Où j’allais, je rencontrais du refus et du mépris. Cela ne serait pas grave si dans ce parcours je n’avais pas été obligée à m’appauvrir et à me voir interdite de revendiquer mes valeurs et ma profession. Le plus grave était que ce choc avec la société française laissait par terre toute l’éducation et les efforts de mon père, pour me laisser avec une profession qu’il considérait parfaite pour une femme, la pédagogie. Et, mon père avait raison, être professeur est une profession faite pour moi, gagner ma vie en enseignant je le voyais comme une réussite de vie et comme le meilleur résultat de tous mes efforts pour avoir réussi à mener seule un excellent parcours universitaire et, j’aimais enseigner.

Je n’ai jamais imaginé qu’ici en France j’allais rencontrer les mêmes jalousies intellectuelles que mon père avait subi de l’officialité chilienne. Non, je ne pouvais pas imaginer qu’en France avait les même type de mafieux dans les institutions et dans les administrations, les mêmes sadiques et le pire était ce marécage de jalousie intellectuelle, car quand elle s’installe, une fois qu’ils vous connaissent et que ce sont les mafieux de l’Education Nationale ceux qui sont nommés à vous juger, si vous n’êtes pas fait à leur « image » ils vous détectent comme des radars, et vous êtes perdu.

Les capacités intellectuelles leur fait grave défaut. Avant de quitter l’Education nationale j’eus la chance d’être inspectée par une inspectrice espagnole, par malheur elle était partie quand j’ai essayé de la retrouver.
À différence de celui qui m’avait nui, elle m’a félicité et m’a obligé à m’inscrire pour « passer le Capes », elle m’a dit :

 

« Qu’est-ce que vous nous faites ! Sans le Capes et seule avec votre mère ?! c’est une folie ! vous lirez vous inscrire tout de suite, les inscriptions sont encore ouvertes, vous l’aurez tout de suite ! »

Sauf qu’elle ne savait pas comment étaient faits les inspecteurs « français » et les « correcteurs » ; à ce sujet un Professeur m’a dit : « en espagnol la médiocrité est accrue, ici nous sommes corrigés par « nos pairs», alors vous pouvez imaginer ce que ça donne si vous avez des qualités hors du commun, ils vont vous nuire, ils aiment la médiocrité ». Il s’est passé exactement comme il me l’avait prévenu, ils m’ont planté Quan je suis sortie dans les listes des résultats du Capes , je n’avais pas les moyens de le voir, mes collègues si et elles étaient anxieuses de savoir, elles se précipitèrent à leurs écrans, j‘avais eu un Zéro ! Cela a provoqué un tôlé au lycée et dans la salle de profs une petite révolution. Les commentaires pleuvaient, mes collègues étaient ahuries, mes élèves rigolaient à en mourir de rire et de retour chez moi, Maman pleurait et moi je riais et réprimandé Maman en lui disant Maman tu ne vas pas pleurer pour la note de ces mafieux ! Laisse-les, je m’en fiche ! si tu pleures cela veut dire que tu les trouves raison, c’est cela qu’ils veulent me nuire nous nuire, ils ne l’obtiendront point. Est-ce que je perds mes connaissances ma maîtrise pédagogique parce que ces incapables me plantent un zéro ?
Non, bien sûr que non alors il ne faut pas pleurer, il faut rigoler !

Ils doivent être malades avec ma copie. L’affaire s’est estompée ensuite. Aucun avocat n’a voulu, me défendre avec l’aide juridictionnelle et j’avais trop de quoi m’en occuper pour rester sur un échec programmé dont j’étais impuissante pour abattre, tel qui me l’avait dit mon amie Marie-Claire : « ici en France l’Education nationale aura toujours raison même si elle a tort ».
Avec raison mon Directeur de recherches m’avait prévenu : « Florence partez d’ici, vos malheurs sortent de votre entrée dans le pire des milieux que nous avons en France, l’Education Nationale, il est le plus bas et le plus médiocre, vous ne ferez jamais carrière ici »

 

Alors je lui ai répondu : « et où vous voulez que j’aille avec l’espagnol ?
J’ai une Maman à nourrir, je ne peux pas m’exiler avec elle une seconde fois, j’ai 36 ans, il est trop tard… »

Il insista et a rédigé une belle lettre pour une collègue de l’Université de Madrid, où il me recommandait et lui parlait de mes deux travaux universitaires sur l’œuvre d’Ernesto Sabato qu’il avait lu et qu’il avait élogié lui-même. Le Professeur Couffon insistait que la rédaction de thèse de doctorat de troisième cycle construite dans une perspective pluridisciplinaire propre de la Littérature Générale et Comparée serait indubitablement la porte d’entrée pour m’insérer dans l’université espagnole. Le Professeur Couffon avait grand espoir dans mon départ définitif de la France, mais les frais de voyage et partir vers l’incertain avec maman âgée, c’était une entreprise périlleuse dépourvue de la défense qu’octroie l’argent.

 

L’idée que j’avais de la France était une fausse idée livresque.

Quand on discoure sur la meilleure manière de s’insérer dans un pays et que le consensus dit que c’est par la culture, je peux confirmer par expérience que cette idée est une aberration. Le fait d’avoir une profession intellectuelle ne sert de rien si nous n’avons pas une connaissance approfondie des vices et défaillances de l’administration ; or si je devais donner un conseil à quelqu’un qui veut émigrer ou si j’étais jeune et si je devais me protéger pour ne pas refaire l’erreur commise, il y a des questions préalables qui doivent être résolues, elles correspondant aux lois du pays, il faut les connaitre en profondeur et en détail, il s’agit de l’idiosyncrasie du pays d’accueil.

Ce panorama des lois et de façon de vivre au quotidien qui est le véritable portrait d’un pays n’a rien à voir avec « la culture », tout ceci la France le cache minutieusement, elle ne dira jamais que ses HLM n’ont rien à voir avec la qualité des logements sociaux qui offrent les pays du Nord !

Elle ne dira jamais que le niveau de l’enseignement secondaire et universitaire est en ruines et en échec scolaire absolu. La France n’avouera jamais leur décomposition, elle va donner comme catalogue de voyage touristique sa culture livresque du passé, ce rayonnement qui n’existe plus et qui ne reviendra jamais.

Voici les questions que le pays d’accueil doit répondre :

1. Quelle est la qualité des fonctionnaires qui commandent le pays ?
2. Quelles sont les lois en vigueur concernant les études, les modalités d’embauche, la nature des examens de sélection ?
3. Quelles modalités d’offre et de prix de location des logements privés qui sont en vigueur dans le pays qui va nous accueillir ?
4. Quels sont les lois funéraires en vigueur pour les résidents natifs ou les nouveaux arrivés ?
5. Quels sont les lois de santé publique et privées et quels sont les offres des assurances ?

Si ces informations ne sont pas à notre avoir avant de penser à programmer une fuite, rien de bon ne peut vous arriver dans votre parcours.
Si j’avais su quelle était la qualité de vie minable qui donne la France aussi bien aux Français de souche et ensuite aux immigrés, je serais restée bien tranquille et confortablement protégée dans le cocon qui m’avait donné mon père. C’est bien fait pour eux qui se revendiquent d’une république laïque, c’est leur république, ils l’ont construite à leur image, alors qu’ils l’assument !

Le nœud de l’échec est d’être en possession d’une profession intellectuelle qui dépend de l’Etat, le professorat n’est pas une profession libérale et en dépit qu’elle exige une dépense intellectuelle des années de formation sérieuse, la pédagogie est la pire des professions ; elle est celle qui n’aura jamais ni le statut ni le respect d’une profession libérale, tout ceci fut analysé parfaitement par l’Ecole de Francfort. Nous n’avons plus rien à ajouter.

Le cycle est fini, il ne reste qu’à le boucler par nos propres moyens en solitaire, poursuivre jusqu’à la fin dans notre tanière tout en menant le mieux que possible notre vie d’ermite et le plus important est de laisser le témoignage écrit et finir honorablement avant de mourir en ayant payé notre concession perpétuelle.

Que les charognards se taisent pour toujours, ils ne sont pas éternels. C’est ma seule pansée compensatrice
La seule perpétuité payante à prix d’or que nous pouvons récolter et nous offrir à force de sacrifices innommables sera notre concession funéraire perpétuelle.

Je suis arrivé dans un pays en décomposition où tout est en ruines et où nous survivons dépendants de leurs institutions en décrépitude, partageant un vécu avec des personnes dépourvues d’éthique et de morale.

Rien ne peut marcher dans un pays qui ne possède aucune idéologie et qui manque d’une pensée structurée dans le vrai, le bon et le juste.

La France a créé une société déstructurée, c’est la raison de son naufrage.

 

Carmen Florence Gazmuri Cherniak

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Write a comment

You need to login to post comments!