LA MORT EN FRANCE: POLITIQUE FUNÉRAIRE DE LA TERREUR – ESSAI – DERNIER VOLUME III – CHAPITRE I
LA MORT EN FRANCE POLITIQUE FUNERAIRE DE LA TERREUR ET DORMANCE ESSAI VOLUME III ET DERNIER
LA MORT EN FRANCE : POLITIQUE FUNÉRAIRE DE LA TERREUR
MA TORTURE FUNÉRAIRE FRANÇAISE
ESSAI-VOLUME III ET DERNIER
EN AVRIL 2026 LES CHAROGNARDS SERONT RASSASIÉS ET LES DÉPOUILLES DE MAMAN ET DE MOI-MÊME SERONT ENSEMBLE AD VITAM AETERNAM
CHAPITRE I
Journal funéraire, le 24 janvier 2025.
C’est vendredi…
J’écoute Le clavecin bien tempéré joué par Sviatoslav Richter, je l’écoute par YouTube dans mon ordinateur, il m’est nécessaire pour commencer mon travail d’écriture.
Hier soir, j’ai éteint la lumière vers minuit. Je me suis efforcée de regarder l’ennuyeux programme sur « le pouvoir d’achat ».
Maintenant, on ne parle que d’argent, quand je suis arrivée en France, il y a quarante-trois ans, personne ne parlait d’argent, ensuite au bout de quelques années, les gens commencèrent à ne parler que d’argent, c’est désespérant.
On nous a rendus comme des animaux. Compter les centimes est inhumain, seul l’animal vit préoccupé de quoi va manger dans la journée. Notre chasse est de compter les centimes pour rester à l’abri de créances et tout payer sans soubresauts. Par fortune, je suis d’une organisation de fer et je n’ai jamais eu d’impayés de ma vie et je continuerai pareillement.
Chez moi, à mon époque, si quelqu’un mettait comme sujet de conversation l’argent, c’était le signe d’une très mauvaise éducation, parler d’argent, c’était « mal élevé ».
Hier soir, face à la télé, je savais ce que j’allais entendre sur le sujet du « manque d’argent.
Deux personnes attirèrent mon attention, l’étudiante au « ventre vide » se présentant aux examens sans avoir rien mangé et une jeune mère d’un bébé qui racontait sa vie faite de privations et sans place dans une crèche.
Des étudiantes qui doivent faire des études, dépourvues de moyens de survie, se plaignent de devoir aller à la fac « le ventre vide », parce qu’elles n’ont pas le droit aux aides ni aux bourses. En compensant avec des petits boulots, menant une vie partagée entre les études et des travaux précaires et usants, il est naturel que les études qu’elles essaient de mener à bien le mieux qu’elles le peuvent se voient remplies d’entraves et qu’elles se sentent menacées de tout abandonner.
La médiocrité est le signe de notre temps. Ce constat est irrémédiablement lié à l’argent, ne pas vouloir l’accepter est une hypocrisie politique de plus.
Il est absolument impossible pour un étudiant de partager son temps et surtout son esprit en travaillant au même temps qu’il mène une vie d’étudiant. Faire des études universitaires exige que l’on soit entièrement disponible pour assister aux cours, se rendre en bibliothèque et étudier calmement chez soi. Le principal c’est l’investissement personnel, le cerveau ne peut se partager en deux investissements aussi prenants. Qui est coupable ?
L’État français.
Si la France ne veut pas que la médiocrité de ses professionnels se poursuive, il doit nécessairement veiller à que les étudiants pauvres et méritoires puissent se former en toute tranquillité, jouissant des bourses qui leur permettent de se loger et de s’alimenter sans contraintes.
Pour l’heure, je n’ai entendu qu’un seul projet des politicards, ils n’ont qu’à offrir une seule mesure, ils sont en train de « réfléchir » à qu’ils aillent aux restaurants universitaires pour ne payer que 1€ une fois par jour. Génial. Si le gouvernement croit réellement qu’avec cette seule cette garantie il va résoudre le problème gigantesque qui résulte une véritable prise en charge avec une bourse conséquente donnée à chaque étudiant, il se trompe et il essaie de tromper toute la société.
Afin de permettre aux étudiants pauvres de poursuivre un cursus universitaire de qualité, le gouvernement doit débloquer des fonds pour que par le moyen d’une entrée d’argent mensuelle fixe, offerte comme une « allocation d’études » tout au long de leur cursus, elle sera la solution honorable pour que le niveau des professionnels français redevienne celui qu’il était auparavant.
La jeune dame mère d’un bébé se plaignant de sa vie difficile avec son conjoint, vie routinière faite des privations et sans avoir droit aux aides ni trouver de place dans une crèche.
Il faut savoir que les pays nordiques assurent la vie d’une jeune mère pour qu’elle reste chez-elle avec son bébé, car les trois premières années de la vie du bébé sont précisément les années cruciaux pour son développement ultérieur.
Il est impensable que les femmes croient qu’être mère, c’est accoucher et que leur rôle s’arrête une fois sorties de l’hôpital. La vie d’une mère commence avant qu’elle ne soit enceinte, elle l’est déjà dans sa pensée quand elle fait son projet de maternité.
C’est Maman qui me l’a confié et tant de fois raconté en forme d’un récit maternel, récit qu’elle aimait tant. C’est pourquoi nous formâmes un binôme si critiqué en France, naturellement, ici on se débarrasse des bébés dès qu’elles accouchent. Elles diront en forme d’excuse qu’elles sont obligées par manque d’argent. Les femmes riches diront que placer le bébé en crèche, c’est utile pur « son développement social » c’est à en mourir de rire !
Mais les femmes aux revenus confortables font pareillement, les bébés deviennent des colis, transportables, le plus préjudiciable est que le bébé écoute une autre voix qui n’est pas celle de sa mère, respire une odeur qui n’st pas celui de la peau de sa mère, et sa vie, son éveil se fait par une femme étrangère qui n’a rien à faire dans ce couple unique qui est « l’enfant-mère ». Je ne suis jamais allée dans une crèche, ma vie s’est faite aux côtés de Maman, j’ai été remplie de Maman avant de naître, j’ai été remplie de la musique de Bach et de sa voix et de son parfum naturel, de sa peau si blanche et si fine.
Maman avait une odeur à vanille si doux et c’est pour ça que j’adore le parfum à la vanille. De Maman, j’ai tout reçu dès ma naissance. C’est elle qui m’enseigna à marcher, c’est elle qui m’enseigna à parler, et à écrire. Elle commença à m’enseigner à tenir le crayon entre les doigts minuscules, à l’époque on enseignait aux tout petits à faire « palotes » en espagnol cela veut dire que dans un cahier millimétré le tout petit enfant devait écrire bien sûr et droit des traits précis de haut vers le bas, je remplissais des pages jusqu’à ce que le trait soit bien assuré et droit. J’ai écrit et parlé très vite et très bien, c’est grâce à Maman que j’eus une belle écriture et a après déjà adolescente, j’écrivais tous mes poèmes en manuscrit, je n’ai jamais utilisé la vielle machine noire à écrire de papa où il écrivait ses cours pour la fac.
Avant ma naissance jusqu’à mes soixante ans, nous restâmes unies et inséparables. Maman était mon unique et vraie amie et son silence et sa musique replissaient nos vies, celle de papa et la mienne.
Mais, étant donné que mes pensées et mes projets sont secrets et qu’ils n’intéressent personne, déjà assez fatiguée à minuit, n’ayant pas une autre chaîne où m’échapper pour regarder un film de ceux que j’aime, j’ai éteint la lumière et me suis endormie tout de suite.
A 5 h. je me suis réveillé et j’ai commencé ma journée.
Je vais à la cuisine et par réflexe, un très mauvais réflexe, par temps de misère j’ai ouvert le frigo, il est totalement vide.
Ils me restaient six capsules de café. Bon, c’est déjà ça, je me suis dit… Un jour va bien finir ce calvaire.
J’ai encore la moitié du bocal de quaker, je me suis fait 50 g en mode de gaufrette et tout en buvant ma petite tasse de café du plus fort, j’ai regardé le journal, du pareil au même entre ce qu’on nous cache et la rengaine de tous les jours, j’ai éteint.
Il est préférable m’adonner à mes occupations artistiques.
La première chose que je fais tous les jours est de consulter mon compte. Voilà ma seule et obsédante préoccupation et elle le sera une année durant, mais sans le regarder constamment, car mon compte restera figé pendant 12 mois
Je suis une taupe cachée dans sa tanière.
Je ne sortirai qu’une fois par mois.
Voici Mon programme existentiel et alimentaire que j’ai déjà commencé la semaine dernière.
Je vis dès à présent telle qu’une taupe, j’ai commencé à vivre dans ma tanière en ne mangeant que des petits rations de nourriture mesurées avec le bocal de mesures qui me donne la possibilité de compter les rations journalières par grammes sans dépasser pour rien la mesure que je peux avaler dans la journée et sans dépasser même pas un gramme, si je ne fais pas attention, je risquerai de me voir sans rien au bout des quelques jours et cela serait dangereux pour mon équilibre de santé qui est parfait jusqu’à présent.
Mon budget des courses est limité par mois, je ne fais mes misérables courses de parapharmacie et alimentaires qu’une seule fois par mois.
Un œuf du par jour me donne la quantité de protéines nécessaires, pour mon âge avancé, je suis déjà vieille, je n’ai pas à m’inquiéter, c’est désagréable comme mode de vie alimentaire, mais du point de vue strictement médicale, je n’ai pas besoin de plus, tout est une question d’habitude. Il faut que je m’habitue à ne pas penser au désagrément de me voir privée de tout, je me dis que le temps passe assez vite pour certaines choses et trop lent pour d’autres. Ce que j’écris est une effroyable lieu commun, parce que le temps n’exoste point, il est une construction arbitraire où c’est nous qui « passons » inéxorablement.
50 g de quaker le matin, mais fait en deux petites gaufrettes.
Le déjeuner est fait de 50 g de riz, une fois cuit cela fait deux petits bols partagés en deux bols par jour, l’un le matin et l’autre sera le diner du soir.
Rien d’autre et jusqu’au mois d’avril 2026, date où je demanderai « un chèque banque » et l’argent de la concession perpétuelle de Maman arrivera entre les griffes de charognards et notre résidence funéraire nous sera assurée, inviolable et nos deux dépouilles y resteront ensemble ad vitam æternam.
C’est mon seul but, ma seule obsession, une fois le calvaire terminé, le 10 avril 2026, quand j’aurai 72 ans, je pourrai mourir en paix. Tout sera accompli.
Et cette France-là, celle des charognards, heureusement oubliée aussi à tout jamais.
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