PARIS ET L’ENFER
PARIS
ET
L’ENFER
Chers Lecteurs,
D’un simple fait ou rencontre hasardeuse, il peut resurgir une transcendance, celle que j’ai vécue hier dans un bus parisien donne le ton et corrobore le sujet que j’ai traité sur la France et l’état actuel de l’Europe.
J’ai pris le bus de retour vers la gare Saint-Lazare, du début au terminus. Assise, je remercie l’embouteillage, puisqu’il me permet de rester en train de regarder par la fenêtre mon Paris duquel je suis privée de manière grotesque.
Un couple monte avec deux fillettes, et je découvre qu’ils sont leurs grands-parents, en faisant du « tourisme » dans la capitale. Ils sont de Biarritz.
La grande mère reste debout et le grand-père s’assied à côté de moi et prend les deux fillettes avec lui, l’une, âgée de six ans, fatiguée, s’endort, l’autre, âgée de neuf ans demande à sa grande mère : « mamie, regarde ce bâtiment dit Institut de France, qu’est-ce que c’est ? »
Elle regarde par la fenêtre et lui répond, « je n’en sais rien… »
Alors, j’hésite, peureuse d’intervenir et de la mettre mal à l’aise, mais motivée par un désir irrépressible de répondre à la petite, je la regarde et commence à lui parler, « tu sais ce bâtiment s’appelle l’Académie française, elle fut crée… »
Elle me regarde, surprise, elle m’écoute si attentive que je suis émue, tandis que le bus avance par les ponts…
Elle me dit « MERCI ».
Arrive comme une rafale à ma mémoire les dires de mon père qui me raconta mille fois sa vie à Paris en 1928 et ce qu’il faisait durant son séjour à Paris durant la première période, travailla comme « guide touristique », travail qui prit fin avec la crise des années trente. Je continue à regarder Paris, nous étions ensuite face à la Seine, nous avançâmes et le bus tourne et nus place face au Louvre, et soudain, je ne sais pas pourquoi je dois retenir mon émotion et les larmes. La petite m’a dit « merci » parce qu’elle avait reçu une réponse à sa curiosité qu’elle voyait comblée, je me suis dit, dès à présent, elle sait que « ce bâtiment représente la France en ce qu’elle a de plus précieux, sa langue, comme toutes les Académies du monde, elles se chargent de préserver la valeur qui définit un pays et les personnes de culture, ce moyen de communication et d’expression littéraire des plus poussés et des plus raffinées en sauvegardant son « immortalité ».
Elle ne ‘oubliera jamais, une valeur unique apprise dans un bus parisien pendant son bref séjour à Paris.
Nous arrivâmes au terminus. Nous nous séparâmes avec un « au revoir, bon séjour à Paris ! ».
Paradoxe et absurde est la réponse de l’administration parisienne qui me met dans la case de « touriste » quand c’est moi qui devrais habiter Paris, je dois prendre le train pour rentrer à la « Cité HLM »
J’ai pris le train pour renter à la « Cité de l’Enfer ».
Carmen Florence Gazmuri Cherniak
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