CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

CONVERSATION ENTRE A ET B

A : que pensez-vous de ce qui se passe au Liban ?

B : vous dites au Liban ? Seulement au Liban ? Le Liban est un pays meurtri, et innocent qui ne fait que subir depuis des nombreuses années, les erreurs et les méfaits successifs des autres ; on le détruit, il reconstruit, et cette forme de survie est atroce, le mythe de Sisyphe incarné… et c’est « Gaza Bis », aucune personne, aucun peuple ne peut servir avec sa vie, ou sa survie, d’incarnation vivante du mythe littéraire. Nous sommes, encore une fois, face à une autre ville détruite.

Je dis « ville détruite « , avec ses habitants brûlés sous les décombres, et les autres subissant le bannissement de leur propre terre qui leur a été usurpée, et qui ne verront plus jamais leurs maisons. C’est une nouvelle catastrophe. Ceci me fait penser de manière spontanée, et c’est une pensée irrépressible que je dois la formuler comme une réelle hypothèse de l’absurde, qu’au fond ne l’est point à juger le comportement guerrier de ce gouvernement sanguinaire : si quelqu’un est en danger, il ne lui reste qu’à tuer tout le monde autour de lui, et de rester seul sur terre, c’est ce qui fait de gouvernement, il sera la seule manière de n’avoir plus d’ennemis et d’assurer sa sécurité. Et, il survit à la tuerie perpétuelle. Leurs jeunes conscrits leur servent de chair à canon, et les mères se rendent compte, il n’y a qu’entendre rarement ce qui nous transmet la télévision dans ses reportages, lors de manifs, on peut savoir que tous les citoyens ne sont pas des imbécilescomme ceux qui applaudissent les sanguinaires.

Nous vivons encerclés par des slogans et des diktats des géopoliticiens et des politicards, appuyés par les médias, qui ne cessent de dire « Tout pays a le droit de se défendre ». C’est une vérité sine qua non qui n’a pas lieu d’être martelée du matin au soir. Qui n’aurait pas le droit de se défendre ?!

Les personnes survivant sous une dictature, le droit de se défendre est incontestable ; ce qui je discute et critique, c’est la forme qu’ils ont choisi pour s’installer, pour se développer, contre la loi internationale et de la manière qu’ils ont choisi ces trois principaux criminels pour éradiquer le terrorisme, encore une chose, si de terrorisme devons nous parler, ils devraient se consacrer à faire une véritable reportage pour analyser la naissance du terrorisme. Il y a bien une cause. Ils analysent les effets, sans jamais toucher aux causes.

Cette organisation de la terreur a une origine, une cause, et tous les experts le signalent. Aucun d’entre eux ne veut étudier l’origine.

A : je comprends votre raisonnement, mais il reste toujours sans réponse le problème des milliers de morts massacrés et des villes rasées sous prétexte qu’il faut éradiquer le terrorisme.

B : certes, et c’est ce qui me désespère, hier j’ai dû supporter les dires d’un grand éditorialiste qui justifiait la mort des civils innocents parmi les deux guerres, contre Gaza et maintenant contre le Liban, nous rappellent Hiroshima et les morts et destructions des villes entières pendant la Seconde Guerre mondiale ; donc, il va falloir accepter, et sans aucun signe de pacifisme déplacé que le degré de civilisation depuis est en décroissance et ce pays du Moyen-Orient nous donne la preuve de son absence absolue. Encore une stupidité totale, les causes des guerres européennes n’ont pas de rapport avec ce qui se passe au Moyen-Orient.

C’est un défi pour tout homme de culture humaniste et libre penseur, que de nous dire sans restrictions et de création artificielle de frontières intellectuelles fictives, en quoi consiste cette dégradation de l’humain qui est arrivée aux niveaux de l’innommable.

A :

[…]

Carmen Florence Gazmuri Cherniak