CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

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SE TAIRE…

29 septembre, 2024 (08:20) | Non classé

 

 

SE TAIRE…

Chers Lecteurs,

Se taire.

Une solution de facilité.

La plupart des gens la suivent. Le chacun pour soi est inscrit dans l’idiosyncrasie française.

Je me méfie des manifs, aussitôt finies, la situation critiquée reste en place et aucun changement ne se voit à l’horizon.

Les commanditaires qui ont le pouvoir des missiles et mitraillettes sont à l’œuvre. Il faut observer que les plus grandes puissances ne peuvent rien contre la puissance des bombes. Il faut se taire…

Rien de plus abominable de que de se voir spectatrice de la mort des innocents sous les bombes. Je ne suis ni une scientifique ni un reporter de guerres, ma formation intellectuelle n’est pas celle d’une experte en géopolitique et je n’ai pas fait sciences Po, mais tout intellectuel, me disait mon père, quelle qu’elle soit sa formation, il sera préparé pour développer une articulation de pensée qui lui servira pour l’analyse de toute situation conflictuelle.

Je crois au pouvoir de la parole, je suis poète, le genre suprême de l’exercice de l’art de l’écriture.

Et dès ma sortie de la fac de Santiago, je me suis jurée de pratiquer le genre littéraire par excellence de l’exercice critique de la société : l’essai. Mes professeurs m’encourageaient. C’est ainsi que depuis je m’exerce dans les deux domaines, l’essai et la poésie, la poésie toujours écrite en espagnol évidement.

Je ne sais pas me taire. Je ne peux pas me taire.

Les motifs qui défendent ceux qui mènent les guerres ne sont pas de ma compétence. La souffrance de ceux qui périssent sous les bombes est mon affaire.

C’est un sentiment d’impuissante et d’indignation qui naît face au fait de rester commodément chez soi, en regardant devant nous l’écran de télé qui nous montre les bâtiments détruits et des milliers de personnes encrassées et brûlées vivantes. Si à ceci l’on l’appelle « succès », sachez qu’elle n’est pas ma sémantique.

Dans ma jeunesse, il y a déjà un demi-siècle, j’eus des amis libanais au Chili.

J’ai rencontré une d’entre elles dans les années 80 ici à Paris et malheureusement, je l’ai perdue de vue. Je pense à eux.

Je compatis avec votre douleur.

Si un d’entre eux me lit, je vous adresse ma compassion, vous appartenez à un peuple meurtri tant de fois et incapable de se défendre, le manque de défense est une situation terrible, je la connais, je la vis en permanence et mon empathie est vraie. Contre ce manque de défense, il n’y a qu’une seule voie, rester forts, développer au plus haut degré la force de nos caractères, la force intérieure de la pensée personnelle est invisible, mais elle est le seul rempart contre nos ennemis qui, face à notre silence, ils nous croient faibles.

Démontrez-les qu’ils se trompent.

Cependant, il y a ceux périssent brûlés sous les décombres.

Je ne suis pas en train de développer aucun sentiment partisan.

Dès qu’ils s’expriment, le lendemain, ils s’évanouissent sous l’impuissance des faits réels, plus puissants que nos paroles..

Je ne sais que dire mes sentiments fraternels vis-à-vis de ceux qui subissent, les mains liées, les dents serrées, les éternelles victimes.

Je pensais hier tant des choses qui venaient à ma souvenance tandis que les nouvelles sortaient parmi les fumées de gros nuages grisâtres qui remplissaient le ciel de Beyrouth, combien de vies écrasées encore sous ces bâtiments détruits.

Une nouvelle ville détruite.

Tandis que les uns sont en train de festoyer et dansent, les autres pleurent ses morts innocents, parce que l’excuse existentielle est devenue de nos jours l’excuse de rigueur qui permet la mort des civils qui n’ont aucune faute ; cette excuse sort des lèvres immondes comme l’excuse première que justifie la mort de ceux qui n’ont aucune implication dans les crimes cités.

Une nouvelle ville détruite.

Combien attendent encore ?

Je me disais hier ceci : si pour survivre, il faut renouveler les guerres en permanence, armés jusqu’à n’en pouvoir plus, et s’entre-tuer comme seule justification, et recommencer encore et encore, c’est celle-ci une forme de vie infernale.

Il y a un démon caché à l’intérieur de meilleures intentions.

J’imagine ce qui doit être une vie en guerre ad vitam æternam.

D’aucuns croient que celle-ci est une nouvelle ère, je pense le contraire.

J ‘imagine toujours que des cendres des morts innocents sortiront un jour une réponse inattendue.

J’ignore si mes prémonitions sont irréalistes, et si elles sont, comme la plupart de mes pensées, des rêves qui sont perturbés par des cauchemars vécus, mais je crois que les morts, ont une puissance inouïe.

Fonder une existence et la justifier par la guerre, c’est avoir fondé une vie en enfer, et je crois fermement que c’est là l’enfer, et un châtiment ad vitam æternam.

Carmen Florence Gazmuri Cherniak

 

 

 

 

 

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