CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

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LOTUS – MON OUBLI SÉLECTIF- LÉTHÉ

5 septembre, 2024 (08:01) | Non classé

 

LOTUS

MON OUBLI SÉLECTIF

LÉTHÉ

« […] Sans pour autant retomber dans le mémorialisme de l’ancienne science, elles doivent donc continuer de pactiser avec la mémoire. Mais elles doivent également (Sciences humaines et sociales) suivre la marche du temps, elles sont donc soumises aux règles et aux jeux de langage de l’oblivionnisme scientifique.

Malgré la loi de non-contradiction, tout art est ici de concilier l’un et l’autre.

Pour y parvenir, il faut – en un polythéisme mesuré-sacrifier sur les autels deux divinités : Mnémosyne et Léthé »

LÉTHE

Harald Weinrich

Chers Lecteurs,

Ce matin je vais vous raconter une histoire, celle de mon « oubli sélectif. »

Je pense, et du plus loin que je m’en souvienne, qu’il a commencé dans mon enfance.

L’école et ensuite le lycée public, sauf les trois dernières années de préparation pour le baccalauréat furent pour moi une torture.

Mes trois dernières années de secondaire, de préparation pour le baccalauréat, trois dernières années qui sont de par le monde, le cursus de la plus haute importance pour entrer à l’université, je les ai poursuivis dans un lycée privé où les élèves étaient des aristocrates, enfin j’allais au lycée contente, j’avais des camarades et mon cursus fut riche et « inoubliable » par la qualité d’excellence des professeurs, tous des professeurs docteurs de faculté, qui étaient universitaires et non des professeurs de secondaire. Mes parents, déjà dépouillés des idées romantiques, se rendirent compte que la seule forme de me protéger du harcèlement scolaire était de me faire passer les trois dernières années de secondaire dans un lycée privé. Pendant mon cursus primaire et la moitié du secondaire, aller à l’école était une véritable torture.

Maman recevait des appels récurrents lui disant que j’étais d’une conduite irréprochable, à mon époque, nous avions une note de « conduite », j’étais toujours la meilleure élève, mais en ce qui concerne mon attention aux cours ennuyeux, j’avais une faculté d’absence volontaire que les professeurs pour plus imbéciles qu’ils étaient, étaient en capacité d’évaluer : « Carmen est toujours dans la lune et regarde par la fenêtre et elle ne nous écoute pas »

Alors Maman devait se rendre à l’école pour m’excuser.

Les réprimandes ne changèrent rien : je continuais à regarder par la fenêtre et à ne pas les écouter.

Avec l’analyse de la femme en fin de parcours existentiel que je suis, je peux finalement évaluer rétrospectivement, deux éléments, ma capacité d’oubli sélectif et volontaire et ma profonde capacité de défense à une des plus graves acérerions de l’esprit : l’ennui.

George Steiner développe ce vice si répandu chez les professeurs qu’il qualifie de « criminel », il s’agit des professeurs criminels insérés dans un système d’enseignement criminel.

C’est pourquoi, George Steiner fut, il l’est et le restera, mon maître à penser de privilège. Maître de lecture et commentateur des textes, il m’a procuré des leçons plus profondespour préparer mes deux travaux de thèses universitaires. Sans ses œuvres, je n’aurais pas pu arriver à deux rédactions de valeur.

Cette habileté de défense et d’oubli sélectif et volontaire devrait être reconnus et analysées au même titre qui l’est pour les scientifiques la « mémoire sélective », chez les vieux qui sont atteints des maladies du cerveau, ce serait de prendre le problème à l’envers, mais chez des personnes en parfaite santé mentale.

Plus tard, dans mon adolescence, quand des agressions extérieures arrivaient perturber mon équilibre, mes capacités se renforcèrent grâce aux sages conseils de Maman, elle me disait toujours : « Oublie ma petite, ne pense jamais à la vengeance, cela te détruit, que les méchants restent isolés, défends-toi toujours, oublie-les ! »

Alors, j’obéis aux conseils de Maman.

J’ai cultivé plus profondément, avec des nouvelles performances dues à l’âge et à mon expérience, une capacité d’évasion, un détachement du réel, un effacement de mon espace des personnes nocives et l’oubli sélectif des épisodes sans valeur.

Je me disais je me baigne das le fleuve Léthé et je bois des infusions de lotus.

Et j’ai pu reconstruire ainsi, en douceur, une vie paisible ou je me sauvais d’être amoindrie par l’extérieur.

Une fois arrivée en France, ma vie changea de fond en comble.

Pour supporter les encombrements que la France me donnait genereusement, une personne m’a dit un jour :

« Tu n’écoutes pas, tu as la faculté de t’évader »

Elle avait vu juste.

Dès que quelque chose me heurte, je l’oublie, je n’écoute ni ne regarde…

J’ai aussi la compétence de me débarrasser de tout ce qui encombre la mémoire.

Je viens de jeter des sacs pleins de dossiers.

Tout ce qui encombre l’esprit, je le jette et je l’oublie.

La découverte d’un monde en décomposition, un système d’enseignement criminel et du plus bas niveau que même pas dans mon pays natal du tiers monde, je n’avais jamais connu, car l’enseignement en France est le pire qu’il n’existe de par le monde.

Le lieu où je devais exercer était dans un état de délabrement intellectuel par son système éducatif rempli de mafias, que mon désarroi m’a fait penser à fuir.

Le sol s’effondra sous mes pieds et mes efforts pour maintenir la tête haute, et regardant avec lucidité mon entourage et non en regardant par la fenêtre, comme jadis dans mes années d’enfance, cette France en putréfaction infesta la jeune pleine d’espoir qui arriva « conquérir Paris avec ses pommes » et avec un bagage de professeur d’espagnol confirmé, les « fonctionnaires de l’interdit » de l’Éducation National » ne pardonnent pas le savoir, les compétences et moins encore « l’orgueil intellectuel » dont parle Umberto Eco.

Ils décidèrent de me détruire.

Ils sont là pour exercer leur ignorance et la propager à la nation

Ils sont des ignares, ils sont complexés, asexués, des inspecteurs grisâtres et maladifs ; ils ont la mission de rependre leur propre incapacité, mission criminelle qui leur impose le ministère pour stopper toute tentative de développement d’esprit critique, il serait dangereux pour le pays, que de former des générations savantes et éclairées !

Les inspecteurs sont là pour créer de l’amnésie, contrôler, maintenir et entretenir le vide. Les professeurs sont des nullités confirmées par des concours inutiles qui n’évaluent en rien la compétence pédagogique qu’ils n’ont jamais reçue, ils reçoivent « des consignes de modérateurs ».

Et quand ils « savent » quelque chose, leur rôle est de propager les informations de Wikipédia, les professeurs français sont des transmetteurs robotisés ambulants avec des photocopies à l’appui.

C’est dans ce monde terrifiant que j’ai dû exercer pour gagner mon pain, et mon pain je l’ai très mal gagné, car l’Éducation Nationale m’a exploitée avec une animosité programmée par des individus des bas fonds.

Mais ils vont partir au dernier cercle de l’Enfer.

Des jeunes générations commencent leur petite révolution.

Après plus de quarante années passées dans mon « pays d’adoption », j’observe un timide changement mais catastrophique pour l’Éducation nationale.

J’exulte !!!!

Les jeunes ne veulent plus être des esclaves de l’État, ils se refusent à être payés de 1200 mensuels.

Que devrais-je dire préparée avec un Bac plus huit ?

Ils me doivent ma jeunesse, mon temps perdu, les fatigues des quatre heures de transport journalières pour arriver au lycée, pour toujours leur servir de remplaçante, sur des postes précaires, mal payés et qu’après une vie d’effort ne me donnent qu’une retraite misérable.

Tout cela devra un jour être puni.

La punition commence cette année.

Des élèves seront sans professeurs.

L’Éducation nationale est en train de recruter du personnel qui n’a aucune préparation en pédagogie pour les lancer face aux élèves.

Un excellent article fait le récit d’une hécatombe !

J’exulte !!!

Ils méprisèrent chez moi, le professeur d’excellence que j’étais et que je suis.

Un professeur d’excellence qui n’avait pas besoin de « formation », je suis arrivée avec un cursus de véritable pédagogue de cinq années de cursus inexistant en France, et leur jalousie et sadisme les a fait offenser et mépriser ce qui leur fait défaut.

Aucun jeune ne veut devenir professeur et ils sont très intelligents, parce qu’ils n’ont pas reçu ma formation et ils sont un produit français ! Et tout de même, ils sont capables de se rendre compte que l’État les utilise et qu’ils doivent se sauver de cet esclavage moderne, plus grave encore est le fait que cette dictature de l’esprit et abus salarial va à l’encontre de toute la réclame qui se fait la France d’être un pays de liberté, de justice et de fraternité.

Ce n’est surtout pas une publicité sémantique qui peut assurer le rayonnement (perdu) de la France, mais le résultat de son système scolaire.

C’est le niveau scolaire, le seul qui donne l’empreinte de l’état culturel d’un pays, c’est son système scolaire, c’est la formation solide des professeurs et des élèves le seul indicateur sur la santé intellectuelle d’un pays.

Ce délabrement éducationnel vicieux parce que prémédité, est celui qui a donné cette MAZAMORRA politique.

Il n’y aura plus des bons professeurs en France.

J’exulte. Vousserez les spectateurs de votre propre effondrement et votre nécrose cérébrale a déjà commencé !

Tandis que moi, celle qui vous vouliez détruire, pour que je n’enseigne plus, que je ne peigne plus, que privée de tout développement personnel et financier, je n’ai plus la force de vivre ni d’écrire… j’ai survécu !!!

La jeune pleine d’espoir qui arriva un jour d’hiver à Paris, et qui atterrit à Sèvres-Babylone… et, qu’après l’enchantement du plus beau quartier de Paris fut jetée de force dans le monde terrifiant de l’enseignement français, cette jeune idéaliste, resta aveuglée par une réalité marécageuse qui la força à se dépasser pour survivre.

Voyez-vous ? Je peux survivre grâce à mes bains répétés dans le fleuve Léthé et à mes boissons journalières de Lotus.

Carmen Florence Gazmuri Cherniak

 

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