CARMEN FLORENCE GAZMURI-CHERNIAK

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ZERO – NOUVELLE

14 mai, 2024 (10:39) | Non classé

 

ZÉRO

Il fallut lui trouver un nom.

À cette femme-là, la crapule religieuse.

Je me suis dit, il va falloir trouver un nom d’emprunt; je le cherchais désespérément, car je devais absolument écrire cette nouvelle.

Il m’a fallu lui trouver un nom à l’assassin N°1.

Il m’a fallu leur trouver un nom à ces trois complices.

Ah ! L’habit religieux prend à notre drôle d’époque, une sauvegarde supplémentaire de protection pour faire du mal en toute impunité.

J’appelle ce subterfuge le « déguisement religieux. » La religiosité se pratique en silence et reste dans l’espace privé. Ce qu’ils font c’est du spectacle de la troisième catégorie. Un spectacle religieux des bas-fonds.

Il m’a fallu leur assigner un nom.

J’ai choisi donc ZÉRO 

Et, mon choix de métaphore, je l’ai fait uniquement parce que nous vivons une période atroce et terrifiante où nous sommes encerclés par des slogans qui deviennent des lois inscrites dans le Code pénal. Ils arrivèrent à faire écrire des lois qui leur protègent non des injures, mais des lois qui leur laissent à l’abri de commettre des crimes sans être punis, il faut être fort en matière d’injustice, parfaitement puissants pour arriver à se munir d’une forteresse invisible de cette nature, une loi inscrite dans le Code pénal qui leur permet de tuer sans être punis.

Ces lois sont là pour nous bâillonner, ligoter et museler ; vous devez être avertis, contre eux, rien ne peut se dire, tout devient une « injure », parce que dans le consensus de l’imaginaire collectif de par le monde ils sont « victimes », oui les éternelles victimes, à la conduite parfaite, ils ne peuvent point faire du mal, ils ne possèdent jamais des intentions méchantes, mauvaises ou cruelles, non, je vous le dis, tout le monde dira que vous mentez et qu’ils sont parfaits, sans faute aucune.

Si vous accusez l’un d’entre eux d’un crime, d’un assassinat commis en catimini, il sortira une horde prête à vous écraser, ils ont un bataillon qui sortira à leur secousse, vous serez très vite écrasé, persécuté, vous n’aurez jamais la moindre possibilité de gagner, quand bien même vous aurez dans votre dossier ce qu’on appelle tellement bien dans les textes de la vraie justice, quand elle existe, « des preuves en l’espèce », et il faut aussi qu’il y ait un ministre de Thémis qui vous aide comme il se doit dans l’application de la loi contre les vrais criminels déguisés en « victimes » inatteignables : «  vous ne saviez pas qu’ils sont parfaits ? »

L’on me dit que la France a des codes de justice excellents, mais qu’ils sont très rarement appliqués ; une chose est l’existence de la loi, une autre son application ; c’est depuis longtemps, il se trouve que depuis fort longtemps la loi écrite ne s’applique pas. Et, que pourrais-je dire des lois non écrites ! Celles que j’essaie infructueusement de faire valoir en France. Non, ils m’ont mise au pied du mur, l’Antigone moderne que je suis est bien muselée, mais ma parole reste écrite et vivante. Elle est ineffaçable.

Non, je n’ai pas cru à tous ceux qui me disaient: « ne faites rien, ils vont vous écraser, vous avez raison, mais vous êtes seule contre tous, ils sont des appuis au bras long comme on dit…, ne faites rien ! ils vont vous massacrer. »

En 2013 j’ai entrepris une croisade contre eux, et, contre « elle », j’avais « les preuves en l’espèce » mais aussitôt ma plainte déposée, sortirent de leurs tranchées leurs serpents, et de leurs langues de vipères sortit le venin et les effluves épargnèrent le jury, le venin n’atteignit que ma faible personne.

Oui, ils sont les éternelles victimes….

Taisez-vous, si vous ne voulez pas être convoqués à vos risques et périls.

Vous avez entièrement raison, mais vous êtes seule contre tous.

C’est ainsi que le « Docteur Traître-Tant » tua ma mère en catimini, en lui refusant les soins, une magnifique manière de tuer, ce type de crime ne laisse pas de traces ADN, pas de témoins oculaires autre que moi-même, on ne tue pas seulement avec un pistolet ou un scalpel, la manière la plus efficace de tuer pour un médecin est de refuser les soins. La victime malade sera la seule coupable de ne pas pouvoir se soigner elle-même ! Et quelques jours après d’une horrible agonie, elle ne pourra point témoigner contre son médecin Traître-Tant. Il s’est sauvé et ses trois complices pareillement.

Et, je suis restée seule avec ma mère morte dans mes bras après huit jours d’agonie indicible. J’ai connu la déshumanisation de la France à ce moment-là et j’ai su que dorénavant, la vie d’ermite serait ma seule manière de continuer en vie, Ce fut ma seule forme de résistance et mon véritable radeau de survie.

Il y a-t-il un témoin ? Non, l’équipe médicale s’est tue, le poste qui donne la survie est à préserver contre tout, il n’existe point de personne avec des sentiments fraternels, à cette époque, les héros qui défendent la vérité et les vraies victimes n’existent plus, personne ne viendra à votre secours, c’est pourquoi ces crimes invisibles se produisent.

Ensuite, il existe « Le conseil du Désordre » Ah ! Le connaissez-vous ?

Il est un mur de résistance collégiale qui n’existe que pour défendre la confrérie, encore un obstacle contre lequel aucune victime ne pourra jamais plaider la vérité d’un assassinat.

Laissons le témoignage fait « littérature », il a l’avantage de rester ineffaçable ad vitam æternam.

[…]

En écriture.

Carmen Florence Gazmuri Cherniak

 

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